Les neurodégénérescences avec accumulation intracérébrale en fer (NBIA)

Les neurodégénérescences avec accumulation intracérébrale en fer (NBIA) constituent un groupe rare de maladies neurologiques caractérisées par l’accumulation de fer dans certaines régions du cerveau, en particulier dans les ganglions de la base, zones impliquées dans le contrôle du mouvement. Cette accumulation de fer entraîne une dégénérescence progressive des cellules nerveuses, provoquant des symptômes moteurs, cognitifs et parfois comportementaux. Les NBIA sont des maladies héréditaires causées par des mutations génétiques spécifiques et touchent les enfants aussi bien que les adultes.

Types de NBIA et symptômes associés

Les NBIA regroupent différentes formes de pathologies, dont chacune est liée à des gènes particuliers et présente des symptômes variés :

  • PKAN (Pantothénate kinase-associated neurodegeneration) : forme la plus courante de NBIA, causée par une mutation du gène PANK2. Les symptômes incluent une dystonie (mouvements involontaires), une rigidité musculaire, des troubles de la marche et des difficultés de parole.
  • PLAN (PLA2G6-associated neurodegeneration) : causée par une mutation du gène PLA2G6, cette forme touche principalement les enfants et se manifeste par une régression motrice et cognitive, des tremblements et parfois des troubles du comportement.
  • MPAN (Mitochondrial membrane protein-associated neurodegeneration) : liée à une mutation du gène C19orf12, elle entraîne des symptômes similaires à ceux de la PKAN, avec en plus des problèmes cognitifs et des troubles psychiatriques.
  • BPAN (Beta-propeller protein-associated neurodegeneration) : causée par une mutation du gène WDR45, elle provoque des retards de développement dans l’enfance, puis une détérioration rapide à l’âge adulte avec des troubles moteurs et cognitifs.
  • Autres formes rares : incluent la neuroferritinopathie et l’acéruloplasminémie, qui affectent également le métabolisme du fer cérébral, mais de manière spécifique à chaque forme.

Les NBIA provoquent généralement une progression des symptômes au fil du temps, rendant les patients de plus en plus dépendants et réduisant leur qualité de vie.

Causes et facteurs de risque

Les NBIA sont des maladies génétiques causées par des mutations dans des gènes impliqués dans le métabolisme cellulaire, y compris le métabolisme du fer. Les mutations génétiques spécifiques affectent les cellules nerveuses, les rendant incapables de gérer correctement le fer, qui s’accumule alors de manière toxique dans le cerveau. Voici quelques gènes couramment associés aux NBIA :

  • PANK2 : responsable de la PKAN, il code pour une enzyme essentielle dans le métabolisme de la coenzyme A, une molécule clé du métabolisme cellulaire.
  • PLA2G6 : impliqué dans la PLAN, il joue un rôle dans le maintien des membranes cellulaires, particulièrement dans les cellules nerveuses.
  • WDR45 : lié à la BPAN, il est impliqué dans l’autophagie, un processus qui aide les cellules à éliminer les substances indésirables.

Les NBIA sont héréditaires et se transmettent généralement selon un mode autosomique récessif, bien que certaines formes comme la BPAN soient liées au chromosome X.

Diagnostic

Le diagnostic des NBIA repose sur un ensemble de tests cliniques et d’imagerie médicale, combinés à des analyses génétiques pour identifier la mutation spécifique responsable de la maladie :

  • IRM cérébrale : elle révèle une accumulation anormale de fer dans les ganglions de la base, caractéristique des NBIA. Une « œil de tigre » peut être observée dans les cas de PKAN, un signe spécifique de cette pathologie.
  • Tests génétiques : des analyses génétiques permettent de confirmer la mutation en cause et d’identifier la forme spécifique de NBIA.
  • Évaluation neurologique : elle aide à établir l’étendue des symptômes moteurs, cognitifs et comportementaux.

Un diagnostic précoce permet de mettre en place des soins adaptés, même s’il n’existe actuellement aucun traitement curatif.

Traitements et prise en charge

Il n’existe pas de traitement curatif pour les NBIA, mais plusieurs approches visent à gérer les symptômes et améliorer la qualité de vie des patients :

  • Traitement symptomatique : des médicaments peuvent être prescrits pour réduire les spasmes musculaires, la rigidité et la dystonie. Les anticholinergiques, les relaxants musculaires et les antidépresseurs peuvent être utiles selon les symptômes.
  • Thérapie physique et occupationnelle : la physiothérapie aide à préserver la mobilité et la force musculaire, tandis que l’ergothérapie aide à maintenir les capacités fonctionnelles dans la vie quotidienne.
  • Stimulation cérébrale profonde (SCP) : dans certains cas de dystonie sévère, la SCP peut être envisagée pour réduire les mouvements involontaires en stimulant des zones précises du cerveau.
  • Soutien psychologique et éducatif : les patients et leurs familles peuvent bénéficier d’un accompagnement pour gérer les effets psychologiques et sociaux de la maladie.

La recherche est en cours pour identifier des traitements ciblant directement le métabolisme du fer dans le cerveau, bien que ceux-ci ne soient pas encore disponibles pour les patients.

Impact sur la vie quotidienne

Les NBIA affectent la vie quotidienne des patients et de leurs familles, avec des limitations progressives des capacités physiques, cognitives et comportementales. Le suivi médical, le soutien social et les ajustements dans les activités quotidiennes sont essentiels pour aider les patients à conserver une certaine autonomie et à maintenir leur qualité de vie.

Ressources et soutien

Des associations, comme NBIA Disorders Association, fournissent des informations, des ressources et un soutien aux patients et à leurs familles. Elles soutiennent également la recherche pour trouver des traitements innovants contre ces maladies rares.

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